Découverte de la philosophie
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Aristote

Se connaître, amitié

"Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !)  ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous par 1'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons ; la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même."

"Quand les hommes diffèrent entre eux autant qu'une âme diffère d'un corps et un homme d'une brute (...), ceux-là sont par nature des esclaves pour qui il est préférable de subir l'autorité d'un maître. Est, en effet, esclave par nature celui qui est apte à être la chose d'un autre et qui a la raison en partage dans la mesure où elle est impliquée dans la sensation, mais sans la posséder pleinement." Politique, Vrin, 1982, p. 40-41

("arrogance de la classification aristotélicienne"  L'humanité perdue.    A. Finkielkraut, Seuil, 1996)

Aristotéliciens : Isidore de Séville

"Bien que le péché originel soit remis à tous les fidèles par la grâce du baptême, Dieu le juste établit une discrimination dans l'existence des hommes, constituant les uns esclaves, les autres maîtres, afin que la liberté de mal agir soit restreinte par la puissance du dominant. Car si tous étaient sans crainte, comment le mal pourrait-il être prohibé.
(cité par G. Duby, Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme, 1978, p. 89-90)