Découverte de la philosophie
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Bouddha

1. La légende du Bouddha

2. Résumé de la pensée bouddhique

3. Exposé

 

1. La légende du Bouddha

Bouddha serait né vers 558 avant J.C. et mort vers 478 avant J.C.

Fils d'un roi et d'une reine, il aurait été élevé dans un palais dont toute souffrance aurait été éradiquée sur l'ordre de son père. Donc il fut un jeune prince ne connaissant que la richesse, le luxe, la musique, les danseuses, la jeunesse, la santé, choyé par ses parents. Il s'est marié et a eu un fils.

Mais un jour, transgressant l'ordre de son père qui lui avait interdit de sortir des enceintes de son palais,  il eut envie de découvrir le monde extérieur.

Il rencontra d'abord un vieillard, puis un malade et enfin un mort.

Bouleversé par le spectacle de la souffrance, dégoûté de son luxe illusoire, il prit la décision, vers l'âge de 25 ans, de fuir définitivement le palais de sa jeunesse et de suivre un ascète.

Sa principale question : comment échapper à la vieillesse, la maladie, la mort et la souffrance en général ? 

Vivant dans le dépouillement total pendant plusieurs années, il ne trouva aucune réponse à sa question.

Il renonça à cette vie extrême, chercha un juste milieu entre misère et luxe. Et un jour, pendant une méditation solitaire au pied d'un arbre, il reçut, sous la forme d'une "illumination", les réponses à ses questions.      Bouddha signifie "illuminé"

2. Résumé de la pensée bouddhique

Il n'y a pas de commencement. Le monde n'est pas matériel et il est éternel.

La notion de Dieu n'existe pas dans le bouddhisme. Bouddha refuse d'employer ce terme trop chargé de significations confuses et de projections humaines.

A la question "Dieu existe-t-il", Bouddha ne répond pas.

Mais il existe un "continuum" de Conscience  "Océan de pure luminosité" qui n'est pas transcendant car nous y sommes tous reliés par notre"soi", la "fine pointe" de notre être.
Nous y avons accès par "l'EVEIL"

Ce que nous appelons "le" monde est en partie  création de notre ego (notre moi), une sorte d'hologramme. Sa réalité n'est pas objective, mais seulement phénoménale au sens kantien. La conscience stratifie, réifie, matérialise, des phénomènes impermanents. Il n'y a pas de "choses" concrètes derrière les apparences, mais bien le vide.
Le monde est "Maya" c'est à dire illusion

Il existe une infinité de "mondes", des milliards d'univers, tous  "fabriqués" par les milliards de consciences. Chaque conscience "découpe" son propre monde. Tous ces mondes sont impermanents comme les nuages qui passent dans le ciel.

Il n'y a de centre nulle part.

L'espace est une création de notre esprit.

Le temps aussi.

Il est forgé par la conscience emprisonnée dans l'ego. Image des vagues sur l'océan. Mouvement brownien plutôt.

Pas d'orientation du temps.

Pas d'éternel retour non plus.

C'est toujours au "présent" que nous existons.

L'homme est composé de

- cinq agrégats : la matière, la sensation, la perception, l'intellect, la conscience. Et de

- cinq éléments : terre, eau, feu, air et espace.

Il existe 6 niveaux d'existence dans "notre"monde, qui correspondent à des tendances psychiques.

1. monde des enfers (colère)

2. monde des esprits avides (avidité)

3. monde des animaux (ignorance) 4. monde des hommes (désir)

5. monde des demi-dieux  (jalousie)

6. monde des dieux (orgueil)

La souffrance est partout dans la vie.

L'univers est un  "océan de souffrance."

Mais il faut respecter la VIE dans toutes ses manifestations, y compris celle des animaux, donc ne pas les tuer, ni manger de viande.
(Mais on peut manger les produits qui viennent des animaux = Végétarisme.)

Donc : ne pas procréer.

Annihiler la soif d'exister

Le don de la vie n'est pas un cadeau. il convient si possible de s'abstenir de la donner.

Réincarnation

Nous ne mourons jamais. Les êtres vivants n'en finissent pas de se "réincarner" (et c'est une souffrance). Donc d'une certaine manière nous sommes "immortels".

L'idéal serait de ne plus se réincarner.

Ceux qui ont atteint "l'illumination" se "fondent" alors dans la lumière de "l'Océan de Conscience" le Nirvana et ne se réincarnent plus.

Quelques êtres "illuminés", au seuil du Nirvana, par compassion, reviennent cependant dans le "monde" pour éclairer les hommes, les Bodhisattvas.

(La théorie de la réincarnation est très complexe et diffère selon les écoles.)

La souffrance vient de l'ignorance, de la soif d'exister et du Karma qui en résulte

Seul le Karma (conséquence de tous nos actes passés) est cause de tout ce qui nous arrive en bien et en mal. Nous sommes les auteurs de tous les événements de notre vie.

Nous sommes responsables de toute notre vie.

Le but de la vie se délivrer et aider les autres à se délivrer absolument de la souffrance.

La souffrance est en tout point négative.

Refus du dolorisme.

Etre serein, joyeux, rire.

La connaissance est nécessaire.

Nous avons le devoir de chercher le plus possible à nous instruire sur tous les plans. L'ignorance est l'une des plus grandes fautes.
Comprendre l'impermanence des choses, la nature de notre ego illusoire et sa toute puissance.  

Morale

Extirpation des causes de l'acte, racine des désirs.

Cinq règles :

- Soyez compatissants et respectez la vie la plus infime.

- Donnez et recevez, mais ne volez pas.

- Ne mentez pas.

- Evitez les drogues et les boissons.

- Respectez la femme et ne commettez aucun acte charnel illégitime, hors nature.

D'abord la compassion.

La vraie compassion ne part pas du moi, le moi n'a pas d'existence. Nécessité de dissolution de l'ego dans la communion avec tous les êtres vivants, y compris les animaux et le désir désintéressé de leur bien.

Egalité.

Bienveillance. Les animaux sont comme nous des êtres souffrants. Une conscience peut se réincarner dans un animal. Donc, nous leur devons, comme à tout être humain le respect et la compassion.
 Il faut respecter tous les êtres quels qu'ils soient.

Pas de hiérarchie

Egalité fondamentale de tous les êtres.

Pas d'Eglise, pas de "pape", aucune valeur de la hiérarchie sociale.

Les "êtres de lumière" peuvent se rencontrer dans les couches sociales les plus dévalorisées et dans les lieux de souffrance prisons, hôpitaux etc.

Méditation = Lâcher-prise

Il vaut mieux couper les liens avec le monde.  Ne pas entretenir l'illusion de sa réalité. La dualité est négative, il faut la dépasser en se dégageant de son ego et entrer dans l'unité de sa conscience.

Cette libération conduit progressivement au Nirvana.

Puissance de l'image

L'image (lotus, flamme d'une bougie, mandala etc.) donne de l'énergie à la conscience, elle sert de tremplin pour s'élever, elle est support de méditation.

Valorisation du SILENCE

II faut se méfier des mots. Le mental, qui ne fonctionne qu'avec le langage est un piège. Il ne peut jamais accéder à la réalité ultime. Les mots sont des sortes de parasitages.

Le silence est le plus beau des sons. Il faut savoir l'entendre.

II est préférable d'assumer sa solitude.

Le célibat est supérieur au mariage. La solitude donne plus de liberté.

La fusion avec l'autre est un leurre et  un obstacle à sa propre évolution.

Bouddha est un homme… qui a trouvé un moyen de dépasser la souffrance, un être de lumière.

Il indique seulement le moyen de réaliser cet état.

Tout être humain peut devenir un "bouddha".

Bouddha n'a jamais voulu être divinisé.

La vérité est à trouver en soi par soi-même.

Chaque homme peut expérimenter en soi la vérité des enseignements.

Religion sans dogme. Plusieurs écoles bouddhistes.

Tolérance. Admet les autres religions comme voies possibles.

II faut s'éveiller.

3. Exposé

Tandis que la philosophie occidentale s'oriente au fil des siècles, de plus en plus, vers une spéculation intellectuelle, détachée du réel, et une action centrée exclusivement sur le réel (possession, argent, sexe), et contre le réel (violence, destruction, mort …) la philosophie bouddhiste au contraire, a pour objet de conduire l'homme à son propre bonheur, et de le  transformer en le rendant meilleur.

La réalisation de ce projet implique toute une analyse de l'être humain, de ses tendances, de ses désirs, de ses facultés, de sa complexité psychologique, en bref ce que l'on pourrait appeler une "métapsychologie", qui pourrait bien être au moins aussi intéressante que celle que  Freud nous donne plus de 25 siècles plus tard. Elle en cependant très différente.
 
Nous allons rencontrer, à travers cette pensée, de grands thèmes de votre programme du Bac,  abordés, d'une manière très différente de la nôtre, et peut-être plus sage, en tout cas vus d'une autre altitude. Parmi ces thèmes, l'homme, la conscience, autrui, le langage, l'imagination, le désir, les passions, la vie et la mort, l'histoire, l'univers ...

Bouddha n'est pas un dieu. C'est un homme comme nous, qui affirme avoir trouvé une solution au problème de la souffrance qui assaille tout homme. Bouddha  nous propose, non pas de croire ce qu'il dit, mais d'expérimenter sa méthode.

Les Occidentaux, les Chrétiens surtout, ont donné du bouddhisme une idée très  inexacte. Ils voyaient en lui un mélange confus de nihilisme et d'inaction, à l'opposé de leur propre conception. En réalité si la pensée occidentale judéo-chrétienne et la pensée bouddhiste diffèrent sur de nombreux plans, en revanche, les paroles du Bouddha et celles du Christ se ressemblent sur quelques points...

Il existe plus de dix-huit écoles différentes de bouddhisme. Le thème du non-soi est le même mais il est envisagé sous plusieurs points de vue.
    
(Ce qu'il dit d'ailleurs n'est pas toujours très clair. Il se méfie avant tout des mots, car il sait que chacun y projette ses propres représentations, il se méfie en particulier du mot "DIEU". Ce mot là condense la plus grande intensité et la plus grande obscurité humaines: les hommes y mettent n'importe quoi. Autant l'éviter pour qu'il n'y ait pas de malentendus. Il ne dit pas que Dieu existe ou n'existe pas, à cette question, il ne répond pas.)  

 

D.Desbornes. 2009