Découverte de la philosophie
Accueil Cours Méthodologie Auteurs Textes Recherche Google Contact

Platon

Tyrannie

"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maître tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors, c'est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie." 

La mémoire et l'écriture

Le roi est le porte-parole de Platon dans le mythe de Theuth.

"Voilà, dit Theuth, la connaissance, Ô Roi, qui procurera aux Egyptiens plus de science et de souvenirs; car le défaut de mémoire et le manque de science ont trouvé leur remède!

A quoi, le roi répondit : ô Theuth, découvreur d'arts, (…) en ta qualité de père de l'écriture, tu te plais à doter ton enfant d'un pouvoir contraire de celui qu'il possède. Car cette invention, en dispensant les hommes d'exercer leur mémoire, produira l'oubli dans l'âme de ceux qui en auront acquis la connaissance; en tant que confiants dans l'écriture, ils chercheront au dehors, grâce à des caractères étrangers, non point au dedans et grâce à eux-mêmes, le moyen de se ressouvenir; en conséquence, ce n'est pas pour la mémoire, c'est plutôt pour la procédure du ressouvenir que tu as trouvé un remède. Quant à la science, c'en est l'illusion, non la réalité que tu procures à tes élèves : lorsqu'en effet, avec toi, ils auront réussi, sans enseignement, à se pourvoir d'une information abondante, ils se croiront compétents en une quantité de choses, alors qu'ils sont, dans la plupart, incompétents; insupportables en outre de leur commerce, parce que, au lieu d'être savants, c'est savants d'illusion qu'ils seront devenus !"     
Platon, Le Phèdre.

Corps / Esprit

"Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir ; qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amours, de désirs, de craintes, de chimères de toute sorte, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Guerres, dissensions, batailles, c'est le corps seul et ses appétits qui en sont cause ; car on ne fait la guerre que pour amasser des richesses et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service nous tient en esclavage. La conséquence de tout cela, c'est que nous n'avons pas de loisir à consacrer à la philosophie. Mais le pire de tout, c'est que, même s'il nous laisse quelque loisir et que nous nous mettions à examiner quelque chose, il intervient sans cesse dans nos recherches, y jette le trouble et la confusion et nous paralyse au point qu'il nous rend incapables de discerner la vérité."

Les trois "âmes"

Comme nous l'avons souvent dit, il y a en nous trois espèces d'âme, ayant trois demeures différentes, et dont chacune est dotée de mouvements. A partir de là, maintenant, de même, il nous faut dire de la façon la plus brève que celle d'entre elles qui demeure oisive et reste en repos, sans se mouvoir de ses mouvements propres, nécessairement devient très faible, alors que celle qui fait de l'exercice devient très vigoureuse. Voilà pourquoi il faut veiller à ce que les mouvements de ces trois sortes d'âme préservent entre elles une juste proportion.

Pour l'espèce d'âme qui est en nous la principale, il faut s'en faire l'idée que voici : le dieu l'a donnée à chacun de nous comme un démon (daimôn) ; elle est ce principe dont nous disons précisément qu'il demeure dans la partie la plus élevée de notre corps, et qu'il nous élève au-dessus de la terre, vers ce qui dans le ciel lui est apparenté ; car nous sommes une plante non pas terrestre mais céleste. Rien n'est plus juste que de dire cela. En effet, c'est du côté du haut, du côté où l'âme a eu sa première naissance que ce principe divin accroche notre tête, qui est comme notre racine, pour donner à notre corps entier la station droite. Un homme donc qui s'est abandonné aux appétits ou aux ambitions et qui s'y applique fortement, nécessairement toutes ses pensées sont devenues mortelles : à tous égards, dans toute la mesure où il peut se rendre mortel, il n'y manque pas, si peu que ce soit, tant il a développé cette partie-là. Mais lorsqu'un homme a cultivé en lui-même l'amour de la science et les pensées vraies, lorsqu'entre toutes ses facultés, il a exercé principalement la capacité de penser aux choses immortelles et divines, un tel homme, chaque fois qu'il atteint la vérité, sans doute est-il absolument nécessaire que, dans la mesure où la nature humaine peut participer à l'immortalité, il ne lui en échappe pas la moindre parcelle, et que puisqu'il prend soin sans cesse de son principe divin et entretient toujours dans une forme parfaite le démon qui habite en lui, il soit supérieurement heureux(eudaimôn). Pour tout être il y a donc une seule manière de tout soigner : donner à chaque partie les nourritures et les mouvements qui lui sont propres. Or, les mouvements apparentés à ce qu'il y a de divin en nous, ce sont les pensées du Tout et ses révolutions circulaires. Ce sont elles que chacun doit suivre, en redressant par l'étude approfondie des harmonies et des révolutions du Tout les révolutions qui sont dans notre tête et qui ont té troublées lors de notre naissance ; que celui qui contemple se rende semblable à l'objet de sa contemplation, en conformité avec la nature originelle , et par cette assimilation il atteindra, pour le présent et pour l'avenir, le dernier terme de la vie excellente que les dieux ont proposée aux hommes.
Platon, Timée 89e-90d

 

«La réalité est à la fois multiple et une, et dans sa division elle est toujours rassemblée.»

«Ceux qui ont créé les mots croyaient au délire.»

«Si tu veux contrôler le peuple, commence par contrôler sa musique.»
- La république

«La justice de l'intelligence est la sagesse. Le sage n'est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui voit leur juste mesure.»

«On ne comprend pas ce qu’est la science de la chaussure, quand on ne comprend pas ce qu’est la science.»
- Théétète

«L'amour est aveugle.»

«On ne peut ni échapper au regard des dieux ni les contraindre.»
- La République

«Le philosophe babille le bec en l’air.»

«Garde-toi de donner par force aux enfants l'aliment des études, mais que se soit en le mêlant à leur jeux, afin d'être encore plus capable d'apercevoir quelles sont les inclinations naturelles de chacun.»

«La simplicité véritable allie la bonté à la beauté.»
- La République

«La plupart des hommes au pouvoir deviennent des méchants.»
- Gorgias

«L'homme est le seul des animaux à croire à des dieux.»
- Protagoras

«La faim est un nuage d'où il tombe une pluie de science et d'éloquence. La satiété est un autre nuage qui fait pleuvoir une pluie d'ignorance et de grossièreté.»

«Chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-à-dire de sa destinée.»

«L'âme trouve son repos en dormant peu, le cœur dans le peu d'inquiétudes et la langue dans le silence.»

«L’un des préjudices d’avoir refusé de prendre part à la vie politique est que vous finissez par être gouverné par vos subordonnés.»

«Touché par l’amour, tout homme devient poète.»

«Ce n'est pas parce qu'on craint de la commettre, mais c'est parce qu'on craint de la subir que l'on blâme l'injustice.»

«Il faut aller à la vérité avec toute son âme.»

«Le poste où l’on s’est soi-même placé, dans la pensée qu’il était le meilleur, ou qu’il nous était assigné par un chef, il faut y demeurer et en courir les risques sans tenir compte de la mort ni de rien d’autre sinon du déshonneur.»

«La vie est un court exil.»

«L'homme est un aveugle qui va dans le droit chemin.»

«La vie, qui a en partage la tempérance, le courage, la sagesse, ou la santé, est plus agréable que celle où se trouvent l'intempérance, la lâcheté, la folie ou la maladie.»
- Les lois

«On peut en savoir plus sur quelqu'un en une heure de jeu qu'en une année de conversation.»

«Le vin est le lait des vieillards.»

«L’homme est la mesure de toute chose.»
- Théétète

«Le premier bien est la santé, le deuxième la beauté, le troisième la richesse.»
- Les lois

«Donne et tu recevras.»

«Entre amis, tout est commun.»

«C'était un homme sage celui qui inventa Dieu.»

«Il y a en chacun de nous des calculs que nous nommons espérance.»

«Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile.»

«La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée.»
- Extrait du poème La musique

«C'est la vraie marque d'un philosophe que le sentiment d'étonnement.»
- Théétète

«Il ne dépend que de nous de suivre la route qui monte et d'éviter celle qui descend.»

«L’opinion est quelque chose d’intermédiaire entre la connaissance et l’ignorance.»
- La république

«Les hommes ne veulent pas ce qu’ils font, mais ce en vue de quoi ils font ce qu’ils font.»
- Gorgias

«La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.»

«La vieillesse est un état de repos quant aux sens. Lorsque la violence des passions s’est relâchée, on se voit délivré d’une foule de tyrans forcenés.»
- La République

«Si l'on interroge bien les hommes, en posant bien les questions, ils découvrent d'eux-mêmes la vérité sur chaque chose.»